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10 oct. 2009

Un doux moment d’inconnue(s)


- Bonsoir ! Excusez-moi, il y a quelqu’un ici?
- Oh… NON ! Ça va, viens ! Répond t’elle avec son accent anglais de Griffintown et un sourire mi-timide, mi-hum !
- Merci ! Lui dis-je en lui retournant le sourire, sans aucun doute plus timide !

La salle est tout éclairée, la foule entre et se place doucement. Étant assis à la 3e rangée, je regarde derrière si je ne verrais pas des amis qui devaient aussi être là ce soir. Je constate le bonheur que j’ai à me retourner chaque fois, je croise le regards souriant et insouciant de ma voisine.
Elle n’est pas mon genre, mais je ressens une telle énergie venant d’elle. Elle est comme moi venue seule !
L’annonceur du Festival arrive devant avec son micro. Il nous dit bonsoir et présente notre invité !

Romero descend l’allée, la foule est en délire. Tout comme moi, ma voisine de siège est en extase. Cette fois c’est elle qui se tourne vers moi, toujours avec ce sourire. Je ne sais pas qu’elle face je fais, ses yeux à elle, pétilles de clin d’œil et nous échangeons un regard de satisfaction d’être là !

Après une présentation amusante de notre réalisateur de films de mort-vivants préférés. Les lumières se tamisent à s’éteindre complètement. Logos et tadam ! La foule délire en voyant : Film «written and directed by Georges A. Romero» !

Tout au long du film, concentré dans l’action du récit, riant en cœur avec la foule et davantage avec ma voisine ! Je ne la regarde pas, mais je la vois. Je ne la touche pas, mais je la ressens, tel un aiment je rêvasse déjà d’une amante !

Est-ce ça le magnétisme d’une personne ? Durant une scène où l’on se dit dans notre tête : «ah, ah, qu’est-ce qui va sortir du lac, du bois…» Se préparant à la peur, j’ai imaginé qu’elle me prenait le bras pour y accoter sa tête. Elle réagissait, riait ou grommelait au même moment que moi et vice-versa. Étais-je en train de fabuleusement devenir fou d’une inconnue ?

Je vous assure, j’étais en plein dans le film, et j’étais capable d’imaginer tout cela, parce que je ressentais tout cela. C’était doux, ça me fascinait. Nous ne parlions pas et nous nous comprenions. J’avais la forte et pure impression de la connaître, de l’avoir connue. Étais-ce d’un autre temps, autres vies, autres dimensions ? Que sais-je ? J’aime ce sentiment que j’ai éprouvé ce soir !

Le film termine et elle reste bien blottis dans son siège tout comme moi. J’ai fréquemment cette tendance d’honorer les génériques, davantage aux premières en présence du réalisateur. De plus la musique était bonne et des fois, on a des «endy gift» soit une scène caché, mystère, un clin d’œil à la fin du générique.

Les lumières reviennent. Elle me regarde, non ! Nous nous regardons, sourire en coin, regard de satisfaction, regard qui parle ! Nos bouches se tuent, nos lèvres s'entrecroiseraient bien ! Ma pensée défile un tas de questions pour elle, à savoir: comment elle a aimé le film, sa scène la plus drôle, la plus horrifiante, depuis quand aimes-tu Romero, quel est ton film préféré de ses réalisations, de d’autres ? Ah ! Et au fait c’est quoi ton nom ?

Muet. Inconnue elle restera. Dans ma gorge se forme une passerelle inachevée qui n’aboutira jamais à faire le pont avec cette Quidam. Mon inconscient me parle soudainement, je l’entends, il me dit : «à quoi bon, tu es bien, elle semble bien, vous êtes venu seul, vous repartirez seul. Profite de l’instant présent et ne laisse pas aller tes possibles hormones trompeuses quant au fond de toi tu es bien seul ou sais qu’il a quelqu’un d’autre à qui tu penses.»

On échange avec le maître de l’horreur et du genre zombifiant. C’est la fin, je m’envais librement. Son magnétisme à elle je le sens très fort. Elle semble attendre, mais je ne fais rien. J’aimerais peut-être le faire, mais dans le doute on s’abstient cette fois-ci.

Nous remontons l’allée, elle me suit. Dans le hall, elle me regarde mystérieusement. Dans ma tête je lui dit «Merci à toi, pour ce doux moment d’inconnue(s) et d’avoir partagé en silence notre goût du cinéma macabre» De ma bouche, je lui souris et lui laisse tomber simplement : «passe une belle soirée» ! Elle répond, la voix raque et légèrement étouffé «You too…» attendant une suite de ma part. Il pleut dehors, je n’ai aucune inspiration du moment pour l’inviter à un café ou une bière. Est-ce que le McHay aurait été la place de choix ? Surelly, she looks so Irish de Pointe St-Charles !

Nous remontons Bleury. Elle mets sa tuque grungee. Elle a un look cool ! J’aimerai la connaître, parler musique, cinéma, et surtout d’elle, ses passions, partager des idées. A t’elle grandit dans mes quartiers préférés du sud-ouest?

On passe les tourniquets du métro Place des Arts et comme je l’avais parié, elle prend le quai direction Angrignon. Dans ma tête je fredonne «She’s a West end Girl, I’m a East end Boy»
Au revoir charmante inconnue, que je connais in lak’ech.

Si tu lis ça un jour e t que tu te reconnais. Sâche que je ne suis pas un couillon. Je suis juste un gars simple qui assume ses choix et qui comprend pourquoi il les fait. Si ça te dit de vérifier si je regrette de ne pas t’avoir fait la conversation et t’inviter prendre une paint de Guiness, well look on my page and write me an email or comment on this article. Farawell my sweetnest alone west end girl.

Crédit image : L'inconue de ©lucalleaume, Luc Alleaume - Photographe Tireur

2 commentaires:

  1. Une admiratrice inconnue ;)12 juill. 2014, 10 h 27 min 00 s

    Frédo c'est génial ce partage! C'est arrivé pour de vraie? On y vois ton romantisme et ta naïveté et c'est séduisant tout en étant décevant, pour nous les femmes ayant voulu un brin de toi :) lol Devine! Étrainte

    RépondreEffacer

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